Je suis expatriée depuis 6 mois. J'ai lâché mon poste et ai suivi mon mari et recherche un travail. Mon mari est chercheur en neurosciences et nous sommes partis à l'étranger parce qu'il ne trouvait pas d'emploi dans le système universitaire français.
Dans une soirée, un attaché d'ambassade demande à mon mari quelle est son activité professionnelle, puis se tourne vers moi pour me demander combien j'ai d'enfants. Ne me demande ni ma profession, ni dans quel domaine je recherche un emploi. (Je n'ai pas encore d'enfants...)
Entretien pour un emploi potentiel dans une université: "vous êtes trop qualifiée pour ce poste d'assistante de direction du directeur de l'université, mais si vous voulez, j'ai des postes encore moins qualifiés. Généralement les femmes d'expat aiment bien car les horaires sont fixes et ils permettent d'avoir du temps pour s'occuper des enfants! Ca vous intéresse?" Surréaliste! D'autant que ça les arrange grandement d'employer des "trailing spouses" comme ils disent à des postes d'assistanat: ils ont des personnes de niveau master minimum qui exécutent un travail, et ont la paye d'une personne de niveau bac ou bac+3.
Le pire? Nous vivons dans un pays de la péninsule arabique très peu progressiste en matière d'égalité homme-femme, et la plus grosse discrimination vient bien de la manière dont les expats occidentaux eux-mêmes voient le rôle de leurs femmes. On part du principe que vu que monsieur travaille probablement pour une grosse entreprise pétrolière ou du bâtiment, il gagne de quoi entretenir madame et les enfants et que donc, si madame souhaite travailler, c'est bien par hobby personnel et pour "faire mumuse" le temps que les enfants soient confiés à la bonne.
#viedemeuf
Anne
